La conteuse chocolat
L’ex-Star académicienne écrit comme elle chante. Dans sa bouche comme sous sa plume naissent des personnages complexes, vibrants et attachants, des femmes souvent, comme dans son deuxième roman Écoute la pluie tomber, publié cette année aux éditions JC Lattès. Elle y raconte le destin tourmenté d’une fille de réfugiés espagnols et de ses sœurs. Un portrait de famille à retrouver à Faites Lire ! dans le cadre d’une lecture musicale.
Mais qui est vraiment Olivia Ruiz ? La chanteuse à succès, comédienne par intermittence et désormais romancière, se défend de tout point commun avec les personnages de fiction de son dernier livre Écoute la pluie tomber : « Il y a zéro de ma famille, zéro de mon histoire personnelle », affirme l’artiste en pleine tournée d’été. Tout en confessant quelques « coups de canif » à la règle, comme les prénoms, empruntés à « des gens que j’aime ». Les fans reconnaîtront aussi la toile de fond de son histoire, ancrée pour grande partie au café La Terrasse à Marseillette, petit village entre Narbonne et Carcassonne, où l’artiste a grandi, elle-même entourée par sa famille d’origine espagnole. Un haut lieu de vie, bien réel, décor de son enfance et de son tube « J’traîne des pieds », sorti en 2005 sur son 2e album « La femme chocolat », vendu à plus d’un million d’exemplaires. « On parle toujours mieux de ce qu’on connaît », explique Olivia Ruiz qui partage avec son indomptable héroïne, Carmen, les mêmes racines ibériques. En 2019, elle a d’ailleurs créé un concert-spectacle, « Bouches cousues », inspiré de l’exil de ses grands-parents et de leurs non-dits.
Histoires de femmes
À contrario, Olivia Ruiz ne cesse de mettre des mots sur ses sentiments et de raconter des histoires, peu importe le format, court en chanson ou plus long, dans ses romans. Grande lectrice, elle a osé se lancer en littérature sur les conseils de son complice musical Mathias Malzieu, leader du groupe Dionysos. « Et je me suis prise au jeu », sourit cette admiratrice de l’écrivain américain Raymond Carver, de la romancière française Carole Martinez ou encore du pédopsychiatre Donald Winnicott, auteur de La mère suffisamment bonne. Des mères (courages), on en croise légion dans les livres d’Olivia Ruiz, des histoires de femmes, sensibles, méditerranéennes, viscéralement attachées à leur famille. Comme elle. « Par l’écriture, je rends hommage aux miens », confie-t-elle.
Sortir des clous
Artiste inquiète, elle avoue se sentir très, trop, perméable à la critique, syndrome de l’imposteur oblige. Ce qui ne l’empêche pas de sortir des clous et d’explorer de nouveaux terrains d’expression, comme ses lectures musicales, « plus intimistes que mes concerts ». En 2021, elle présentait une adaptation chantée de son premier roman au Mans. Elle sera de retour le 27 septembre dans le cadre du festival Faites Lire !, pour une lecture musicale de son deuxième opus, « intégrant des arrangements plus électriques et contrastés, à l’image de son héroïne ».