Emmanuel Villin
Emmanuel Villin est né à Laval. Il a suivi des études d’histoire et de sciences politiques à Rennes et a longtemps vécu à Beyrouth, dont il n’est jamais vraiment revenu. Il a été professeur de français, journaliste ainsi que guitariste. Son premier roman, Sporting Club, a reçu le prix Écrire la Ville. Il est aussi l’auteur de La Fugue Thérémine (Asphalte, 2022) et Kim Philby et moi (Stock, 2024),qui témoignent tous deux d’un inquiétant penchant pour les agents doubles. Il habite désormais à Paris.
Un livre garanti sans formulaire administratif, rendez-vous chez le dentiste ni to-do list.
«“Écrire, c’est ne pas parler”, estimait Marguerite Duras. J’ajouterai que c’est aussi ne pas écrire. Mille choses plus pressées attendent en effet l’écrivain : arroser ses plantes, caresser son chat (l’écrivain a un chat), tailler ses crayons, se préparer une tasse de thé, aller à la piscine, repousser la lecture des livres de ses confrères et consœurs, bâiller aux corneilles. Bref, l’écrivain est une personne trop occupée pour s’adonner à l’écriture. Il devra néanmoins faire quelques concessions à sa discipline de fer et, à un moment, renoncer à ne pas écrire. […] Il n’est toutefois pas le seul à pratiquer cet art de l’atermoiement, et ce livre sera l’occasion de citer quelques exemples, que dis-je, des modèles, plus ou moins célèbres.»
Alors que fleurissent sur les tables des libraires des ouvrages de développement personnel nous enjoignant à ne plus procrastiner, il était temps (et Emmanuel Villin l’a pris) de réagir et d’allumer un contre-feu en faisant l’éloge de la procrastination. Vice? Mal du siècle? Péché capital? Non, clame l’auteur, la procrastination est au contraire la voie de l’excellence, celle qu’empruntent les génies –dont tout un chacun serait bien inspiré de suivre l’exemple. Car il n’est jamais trop tard pour procrastiner.